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UN GUIDE ARCHÉOLOGIQUE POUR SE PRÉPARER À VISITER AKHETATON, LE DOMAINE D’ATON ET LA CAPITALE D’AKHENATON (Tell el-Amarna) – par Laurence Retourné

Stevens Anna, Amarna. A guide to the Ancient City of Akhetaton, le Caire 2020

Cybèle librairie (01.43.54.16.26) : 44,00 euros  Ref. 18539

Au milieu de la 18e dynastie, le règne d’Amenhotep 3 marque un premier apogée du Nouvel Empire. Le rayonnement solaire de la puissance égyptienne se diffuse au nord dans les pays orientaux comme au sud, en Nubie. Pour les populations orientales soumises à l’Égypte pharaonique, présenter la divinité solaire sous sa forme la plus tangible, à savoir le globe solaire, tenait d’un impérialisme culturel. Ainsi, Aton, le globe solaire, fait son entrée dans le discours de propagande royale. Le fils d’Amenhotep 3, Amenhotep 4 (1350-1333 av. J.C.), opère une révolution théocratique en tournant de manière définitive le dos à la puissance d’Amon-Rê, en ne reconnaissant que la puissance d’Aton, l’astre solaire rayonnant. Cette révolution s’est alors accompagnée d’un changement de nom de naissance, préférant Akhenaton (celui qui est efficient pour Aton) à Amenhotep 4, et par l’abandon de la capitale thébaine (Louxor) pour fonder en 4 ans une nouvelle cité implantée à mi-chemin entre Memphis (Le Caire) au nord et Thèbes au sud. 

Cette cité prend alors le nom d’Akhetaton, soit l’Horizon d’Aton, et plus qu’une cité, il s’agit du domaine d’Aton, délimité par seize stèles frontières implantées dans le désert environnant. Cet espace sacré a été choisi car il était vierge de toute implantation urbaine.  Les édifices y sont nombreux, consistant en des temples dédiés à Aton, le grand et le petit, des palais royaux, un quartier d’artisans, des habitations, des nécropoles d’élite, une nécropole royale, un cimetière ouvrier, des autels d’offrandes … 

Aucun de tous ces monuments n’a été conservé, car à la mort d’Akhenaton, la royauté se retourne à nouveau dans le giron d’Amon-Rê de Thèbes : Akhetaton a été rasée et les blocs de pierre remployés pour d’autres édifices en différents lieux, notamment à Thèbes et à Hermopolis, la ville de Thot située non loin d’Amarna. 

Cependant, depuis la découverte de la tombe royale d’Akhenaton par Barsanti en 1891, les fouilles n’ont jamais cessé. Dans les années soixante, le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes (à l’époque l’Organisation des Antiquités égyptiennes) a pris l’initiative de nombreuses fouilles. Aujourd’hui, l’Amarna Project dirigé par Barry Kemp, professeur d’égyptologie émérite à Cambridge, continue d’explorer le site tout en restituant certaines parties des édifices. 

Le site actuel de Tell el-Amarna est assez difficile à apprécier : il est battu par les vents, élevé dans ce qui est aujourd’hui un désert aride, avec des sites espacés éloignés les uns des autres. Non seulement le site peut paraître repoussant, mais il est également difficile d’accès, la Moyenne Égypte étant peu ouverte au tourisme. 

Aussi le guide archéologique d’Anna Stevens est d’un grand intérêt : l’auteur est une égyptologue spécialiste du site et propose un ouvrage abondamment illustré (photos, cartes, plans et autres illustrations). Non seulement il nous informe sur l’histoire du site et du règne d’Akhenaton, mais il apporte également bon nombre de conseils pratiques pour visiter agréablement le site, notamment en présentant les communautés actuelles vivant sur le site pour le conserver et le garder. 

Une belle introduction pour profiter au mieux d’un site archéologique hors norme !

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